La semaine de l’écriture met à l’honneur les graphothérapeutes
L’écriture manuscrite occupe une place centrale dans les apprentissages scolaires dès les premières années de l’éducation. De nombreuses études soulignent son importance dans le développement cognitif et les processus d’apprentissage. En particulier, les travaux de Bonneton-Botté, Guilbert et Bara (2019) ont montré que l’écriture manuscrite est une activité motrice complexe, nécessitant un apprentissage structuré et progressif. Morin, Bara et Alamargot (2017) ont également démontré l’importance d’un apprentissage précis de l’écriture manuscrite à l’école. Ils soulignent aussi la nécessité d’interventions spécifiques pour les enfants présentant des difficultés.
Ces recherches mettent en lumière que l'écriture manuscrite ne se limite pas à la transcription des idées, mais est un processus cognitif complexe, influençant la mémoire, la concentration et même la créativité. Elles soulignent que l’apprentissage des compétences d’écriture est un levier fondamental pour le développement global des élèves, nécessitant des interventions précoces et adaptées pour ceux en difficulté.
Or, de nombreux enfants et adolescents rencontrent actuellement des difficultés significatives avec l’écriture manuscrite, ce qui peut avoir des répercussions sur leurs performances académiques, leur estime de soi et, à terme, sur leur parcours de vie.
Cette situation a été mise en lumière par les conclusions du Rapport de l’Inspection Générale de l’Education, du Sport et de la Recherche (IGESR). Publié en 2023, le rapport aborde l’enseignement de l’écriture et de la production d’écrits en maternelle et en primaire. Le rapport met en lumière plusieurs enjeux majeurs : la nécessité de clarifier la différence entre dessin, graphisme et écriture proprement dite et insiste sur l’articulation entre lecture et écriture dès le plus jeune âge. En cycle 2 des lacunes sont observées dans la structuration et la durée du temps alloué à l’écriture. Enfin, dans les deux cycles, le rapport souligne que l’accompagnement du geste graphique et de la production d’écrits n’est pas encore assez intégré dans les pratiques pédagogiques.
C’est notamment pour ces raisons que le graphothérapeute, rééducateur de l’écriture manuscrite, est de plus en plus plébiscité par les enseignants. Il arrive en soutien et collabore tant avec les enseignants, qui ne peuvent s’extraire du groupe classe pour se consacrer entièrement aux élèves en difficulté, qu’avec les autres professionnels des troubles des apprentissages .
En effet, le graphothérapeute s’inscrit, également, de facto, dans le parcours d’accompagnement des troubles neurodéveloppementaux en tant qu’acteur du repérage et réfère près de 55% des enfants et adolescents suivis auprès de spécialistes des secteurs médicaux, paramédicaux ou médico-sociaux.
En effet, le graphothérapeute procède en première intention à un bilan initial de l’écriture manuscrite. Les épreuves, issues de tests normés, et observations effectuées au cours de ce rendez-vous, ainsi que lors des séances de remédiation, permettent de repérer d’éventuelles difficultés ne concernant pas le suivi en graphothérapie et d’orienter vers un professionnel agréé.
Près de 20% des enfants et adolescents sont référés aux graphothérapeutes par des professionnels de ces secteurs qui constatent les avantages significatifs de la graphothérapie pour les enfants et les adolescents confrontés à des difficultés liées aux troubles du neurodéveloppement. Compte tenu des listes de mise en attente des différents praticiens proposant une remédiation de l'écriture, le graphothérapeute est plus facilement accessible en termes de délais. Ses connaissances poussées en matière d’écriture manuscrite, tant dans sa pédagogie que dans l’objectivation des difficultés et de ses techniques de remédiation, permettent aux personnes qui suivent une rééducation de retrouver une écriture fonctionnelle le plus rapidement possible.
A PROPOS DE LA GRAPHOTHERAPIE :
La graphothérapie vise à rééduquer le geste graphique pour aider les enfants et les adolescents à acquérir ou à rétablir une écriture fonctionnelle, c’est-à-dire lisible et automatisée.
La graphothérapie existe depuis les années 1960 grâce à Julian de Ajuriaguerra qui développa, avec René Diatkine et Marianne Strauss, une consultation pour des enfants avec un trouble de l’écriture dans le service de la psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l'hôpital Sainte-Anne.
Aujourd’hui, la rééducation du geste graphique est un métier en pleine expansion, qui s’avère plus que nécessaire. Cette discipline ne cesse d’évoluer et de se mettre à jour grâce aux avancées et aux découvertes en neurosciences qui remettent en cause un certain nombre de “neuro mythes”.
A propos de la GRAFEM
Après deux ans de discussions et de réflexions, la GRAFEM naît le 23 janvier 2022, lors de la Journée mondiale de l’écriture. Elle encadre les pratiques de ses membres assurant le meilleur accompagnement possible et la reconnaissance de la profession par les institutions et autres professionnels. La GRAFEM garantit un haut niveau d'éthique et prône des pratiques professionnelles rigoureuses pour le bien des personnes qui consultent et pour la notoriété de la profession. La GRAFEM délivre un agrément aux associations, organismes de formation et graphothérapeutes qui répondent aux critères de sélection stricts établis par un panel d’experts.
Contact presse : presse@fede-grafem.org
Pour en savoir plus et retrouver l’annuaire des graphothérapeutes agréés :
www.fede-grafem.org
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